Oui Oui est un groupe de musique qui a vu le jour en 1983 et qui a cessé son activité en 1992.

En 2014, Michel, Nicolas et Étienne, rescapés du groupe décident de tester leurs capacités restantes en rejouant une partie du répertoire du groupe en public lors de 3 soirées exceptionnelles.

Le 7 Juin au Bus Palladium
Le 19 Juin au Silencio
Le 4 Juillet à La Ferme électrique

Bilan :

Aucun dommage notable n’est à déplorer.
Oreilles, bras, jambes, voix, mémoire, énergie sont au toujours rendez-vous.
Taux de complicité intact. Aucun signe de prise au sérieux n’é été détecté.
Ces retrouvailles ponctuelles réactivent l'envie de concrétiser le projet d'anthologie du groupe souvent évoqué mais jamais réalisé.

L'idée d'une réformation, telle que pratiquée par beaucoup de vieilles gloires n'attire pas les trois membres du groupe, en revanche un projet vivant qui se construirait sur le patrimoine du groupe, redonnant une visibilité, non seulement aux deux albums retirés des ventes quasiment immédiatement après leur sorties respectives pour cause de double faillite des labels qui les avaient produits, mais aussi et surtout aux nombreuses ébauches, maquettes, inédits, raretés, jamais commercialisés, cette perspective séduit les 3 membres du groupe.
Ce projet devra être ambitieux ou ne pas être, il ne se réduira pas à un travail d'archivage fastidieux mais deviendra un espace de créativité et de plaisir valorisant l'héritage du passé.
Afin de mener à bien ce projet Nicolas Dufournet, Michel Gondry et Étienne Charry doivent se regrouper sous un nom à la mesure de l'ambition de celui-ci, ce sera : OUI OUI ARE THE WORLD.

Un état des lieux du patrimoine musical enregistré par le groupe durant sa période d'activité au fil des années est effectué.
Les nombreux éléments recensés sont étiquetés selon des critères tels que : degré d'achèvement, support de l'enregistrement, potentiel de développement, intérêt musical ou documentaire...
À partir de ce matériau multiple collecté sur une période d'environ dix années, différents "traitements" seront effectués, du simple report, jusqu'à la ré-interprétation en passant par le dépoussiérage. Le groupe se réserve la possibilité de cultiver un certain flou sur la nature de certaines opérations, ce qu'il suffit de savoir, c'est que toute la musique qui sera présentée dans cette anthologie, est authentique et dessine, peut-être plus que les albums commercialisés, la plus profonde identité du groupe. Ainsi, on pourra retrouver, agencés selon une inspiration toute subjective, des musiques fondatrices du groupe enregistrées sur de simples magnétophones à cassettes ou d'autres enregistrées sur des magnétophones 4 pistes à bande, d'autres encore sur du matériel professionnel 8 pistes de location, en studio ou encore lors de concerts. Certaines ébauches seront livrées telles quelles, d'autres, parfois très sommaires auront été "mises en culture" jusqu'à se développer à un stade de finition compatible avec les normes actuelles de diffusion. Quelques textes de chanson auront pu être rédigés lorsque sur telle ou telle maquette la voix ne prononçait qu'un charabia inepte ou incompréhensible, parfois le charabia aura été préféré.

Cette méthode met à jour un espace d'activité quasi infini et préservé des vicissitudes et de la dictature du présent, il est comme une réserve naturelle localisée dans le passé dans laquelle les trois détenteur des clés peuvent se rendre à volonté. Ces derniers peuvent y effectuer des prélèvements auxquels ils donneront selon leur fantaisie et leur inspiration un prolongement de vie dans notre espace-temps actuel.

Les années qui séparent la fin de l'activité du groupe et ce nouveau projet constituent un véritable trésor, en effet ils permettent de relire ces vestiges à la lumière des expériences vécues ces dernières années, donc avec un confortable recul, de réveiller des sensations oubliées, de faire naitre de nouvelles inspirations. Aucune nostalgie ou volonté de fixer le passé dans ce projet, mais plutôt une envie d'écrire un nouvel épisode d'une aventure artistique partagée.

* Le nom de Oui Oui En référence, entre autre, au mouvement Dada. Le nom se voulait aussi provocateur face aux productions de l'époque ou le groupe s'est créé, d'inspiration majoritairement dépressive ou maladroitement revendicative, il reflétait la volonté du groupe d'afficher un optimisme et une insouciance exagérés plutôt que de se complaire dans la morosité ou la dénonciation des problèmes du quotidien. Le double "oui" était aussi comme une réponse positive qui n'en pense pas moins. Et enfin, à l'époque, Oui-Oui (avec un tiret), le personnage d'Enyd Blyton (Noddy en anglais), n'était en France qu'un personnage de la bibliothèque rose dont les livres étaient agrémentés d'illustrations à la fois jolies et légèrement inquiétantes.